L’échec des managers en entreprise, s’il n’est pas décrié, reste un sujet tabou, car il porte atteinte à l’image qu’ont les directions d’elles-mêmes. Il dégrade l’ego qu’elles nourrissent à coup de succès ou est craint d’être interprété comme un défaut de contrôle, faisant perdre la face. Aussi évite-t-on d’en parler, pire, s’exonère-t-on d’accompagner les managers en souffrance quand on n’a pas pris le parti de les sanctionner.
Or l’entreprise ne peut se développer, innover sans prise de risques et donc sans accorder le droit à l’erreur. Les jeunes start-up décomplexées le savent bien : il faut se tromper pour avancer. L’histoire regorge également d’anecdotes entrepreneuriales pour nous prouver qu’on ne perd jamais mais que l’on apprend si l’on ne gagne pas immédiatement.
Faire rentrer dans la culture d’entreprise l’échec comme une opportunité pour apprendre et préparer un succès futur devrait être une préoccupation de nos dirigeants. Ce n’est qu’à ce prix que l’on saura développer la sérénité dans l’initiative et le courage dans l’action, leviers du développement de la performance individuelle et collective en entreprise.
Pour autant, si l’entreprise encourage la prise de risque et accepte les échecs qui peuvent en découler, encore faut-il se préparer ou préparer ses managers à bien vivre ces situations. C’est une question de posture, qui ne s’improvise pas, mais qui se construit. C’est apprendre à rester stable émotionnellement et à prendre de la distance, c’est s’entraîner à changer de point de vue sur une situation qualifiée d’insuccès pour rester positif, c’est apprendre à rester légitime auprès de ses pairs et de ses équipes. En décryptant les mécanismes de l’ego, on finit par prendre du recul par rapport à ses ressentis et on se donne les moyens de banaliser le dit « sentiment d’échec ». En apprenant sur les vertus de l’échec on comprend que l’expérience est le plus souvent un préalable à un succès futur.
Sortir grandi et serein d’une expérience d’échec, c’est possible, à condition de s’y préparer d’une part, et qu’une Direction d’entreprise porte en elle la conviction du droit à l’échec, d’autre part.
Pour aller plus loin :
Formation : Managers : sachez transformer l’échec en succès