« La nature de l’amour-propre est de n’aimer que soi et de ne considérer que soi. » Blaise Pascal
Comme le capitalisme, l’ambition managériale repose sur l’égoïsme. C’est le besoin de reconnaissance, l’envie de dominer, de marquer de son empreinte le devenir de l’entreprise qui conduit certains salariés à vouloir devenir manager et pour une minorité d’entre eux, de continuer à gravir les échelons pour aller le plus haut possible. Sans égoïsme pas de manager.
Un égoïsme contrôlé
Mais cet égoïsme doit être contrôlé car il doit servir les intérêts de l’entreprise et des équipes et non ceux, seulement, du manager. Combien de managers ont d’excellents résultats en menant à la dure leurs équipes ? Avec au final, des démissions, des demandes de mutation ou des maladies. Un manager peut être content des résultats commerciaux obtenus mais avoir un taux d’insatisfaction élevé des clients ou de leurs collaborateurs. Un manager doit avoir de bons résultats mais aussi savoir ménager ses équipes.
Il existe un égoïsme positif
Comme l’exprime le Dalaï Lama : « il y a un égoïsme positif ». Celui qui consiste à se consacrer du temps, à se servir d’abord pour ensuite servir les autres à travers les apprentissages reçus.
Parmi les comportements attendus d’un manager, le plus essentiel : prendre rendez-vous avec soi-même. Tous les jours, durant 20 min, en toute objectivité et sans complaisance, un manager doit faire le point sur ses réussites et ses erreurs. Ce bilan permet d’en tirer des conclusions pour la suite, de se reconnaitre pour ses réussites et d’apporter les mesures correctives à ses erreurs. Des conclusions qui pourront selon les cas le conduire à se former pour corriger ce qui doit l’être. Apprendre à communiquer, à gérer ses émotions, son instinct de domination, à évaluer son équipe et chacun de ses collaborateurs, à poser une stratégie d’actions. Autant d’actes importants qui ne s’improvisent pas. Le travail sur soi ne peut s’arrêter là car cela ne suffit pas. Encore faut-il qu’il s’exerce ensuite aux apprentissages reçus, seul dans son bureau, avec des partenaires « collègues » ou des membres de son équipe.
Manager : un temps égoïste et un temps altruiste
Apprendre son métier de manager est à la fois un temps égoïste et altruiste. Un métier qui demande de consacrer du temps pour se remettre en question, s’ouvrir aux autres et au monde par la lecture, la méditation, la philosophie, le sport… S’entraîner à parfaire ses attitudes et ses comportements managériaux.
C’est à ce prix qu’un manager est la chance de l’entreprise et de ses collaborateurs. Et non leur malchance. L’égoïsme ne suffit pas à lui seul pour faire d’un manager un bon manager.