Alors que se multiplient les faits répréhensibles des salariés envers l’entreprise (critiques acerbes sur les réseaux sociaux, fraude au pointage, etc.) les managers sont-ils à même de se prétendre loyaux ?
La loyauté exige pour tout salarié le respect des personnes, des moyens mis à sa disposition, du cadre de sa mission et de façon plus générale, de l’entreprise et ce, quelles que soient les circonstances. Au même titre que le Code civil impose une obligation de bonne foi à travers l’article 1104, le Code du travail (article L1222-1) oblige à une obligation de loyauté. Quel que soit son statut, un salarié ne peut faire de tort à son employeur et a fortiori à l’entreprise et peut donc être condamné pour des faits de déloyauté.
Déloyauté ou libre arbitre ?
A titre d’exemple, même si cela reste en interne, il n’est pas rare que certains directeurs ayant témoigné à leur patron de leur adhésion sur la stratégie proposée lors du comité de direction, la dénigrent auprès de leur équipe. Critiquer sa direction sur ses choix stratégiques, comme son supérieur pour son incompétence, s’avère être un acte déloyal. A fortiori, parce que les directeurs, légitimes dans leurs fonctions, réduisent considérablement les chances que la stratégie réussisse en amputant leurs équipes de toute confiance en celle-ci et, par voie de conséquence, de toute envie de la mettre en œuvre. Dans les deux cas, au motif d’exercer son libre arbitre, le manager se montre déloyal. S’il peut exprimer son désaccord et le défendre lors d’une réunion de cadres ou avec son manager direct, il se doit de soutenir et de protéger sa direction en portant avec motivation les décisions stratégiques sur le terrain. Quand bien même il ne serait pas motivé. C’est aussi ce qui est attendu, parfois en vain, des cadres de proximité qui peuvent pour certains dénigrer et saboter les différents changements par le peu d’entrain qu’ils mettent à les conduire.
Le devoir des cadres dirigeants
Ce devoir est d’autant plus important que le manager s’élève dans la hiérarchie. Que peut-on penser de l’attitude de Hiroto Saikawa vis-à-vis de son patron Carlos Ghosn ? Alors que ce dernier est seulement placé en garde à vue et bénéficie de la présomption d’innocence, le patron de Nissan Hiroto Saikawa a affiché publiquement sa déloyauté vis-à-vis de celui qui l’a pourtant nommé à la tête du groupe japonais.
Or ses propos sont préjudiciables à Carlos Ghosn car ils portent atteinte à l’homme, au patron qu’il est et indirectement à tous les salariés du groupe RENAULT-NISSAN, à travers des actes de dénigrement et de lutte de pouvoir contraires à l’intérêt de l’entreprise. Il a le droit à la liberté d’expression mais il se devait de respecter celui qui a fait du groupe le constructeur automobile numéro 1 mondial, et de protéger sa réputation, tout au moins jusqu’aux conclusions du procès.
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